L’Essentiel
L’inflation américaine a atteint 2,7% en novembre, marquant une légère hausse par rapport au mois d’octobre (2,6%). Cette évolution, bien qu’attendue par les marchés, pourrait paradoxalement ouvrir la voie à un assouplissement historique de la politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine.
Les points clés à retenir :
- L’inflation globale progresse à 2,7% sur un an
- La Fed envisage une première baisse des taux en décembre
- Les marchés anticipent une probabilité de 98% de baisse
- Le secteur immobilier reste sous surveillance particulière
L’inflation américaine poursuit sa remontée en novembre
Le Bureau des Statistiques du Travail américain vient de dévoiler les derniers chiffres de l’inflation pour novembre 2024. Avec une progression de 2,7% sur un an, l’indice des prix à la consommation confirme une tendance haussière modérée, après avoir atteint 2,6% en octobre. Sur une base mensuelle, tant l’inflation globale que l’inflation sous-jacente (excluant l’alimentation et l’énergie) ont progressé de 0,3%.
Le secteur du logement reste le principal moteur de cette hausse, avec une augmentation de 0,3% de l’indice « shelter ». Toutefois, les experts notent que cet indicateur accuse généralement un retard de 9 à 12 mois par rapport à la réalité du marché immobilier.
La Fed prête à réduire ses taux directeurs
L’évolution attendue de la politique monétaire se précise :
- 2023 : maintien des taux entre 5,25% et 5,50%
- Décembre 2024 : probable baisse à 4,25%-4,50%
- Objectifs principaux :
- Maîtrise de l’inflation vers 2%
- Préservation de la croissance économique
- Stabilité du marché de l’emploi
Jerome Powell, le président de la Fed, a récemment suggéré que la solidité de l’économie américaine permettait d’envisager une approche « plus prudente » dans la réduction des taux. Cette position reflète un équilibre délicat entre la nécessité de maintenir l’inflation proche de l’objectif de 2% et celle de préserver un marché du travail dynamique.
Impact sur les marchés financiers
La réaction des marchés à ces nouvelles données a été largement positive. Wall Street a notamment vu le S&P 500 progresser de 0,9% et le Nasdaq Composite bondir de 1,7%. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à deux ans, particulièrement sensible aux anticipations de politique monétaire, a reculé de 0,03 point de pourcentage à 4,12%.
Cette réponse des marchés traduit un optimisme croissant quant à la capacité de la Fed à orchestrer un « atterrissage en douceur » de l’économie américaine, évitant ainsi le scénario redouté d’une récession.
Perspectives pour 2025
Les analystes de JPMorgan Asset Management suggèrent que la Fed pourrait adopter une « trajectoire plus modérée de baisses de taux en 2025 ». Les principaux facteurs à surveiller incluent :
- Indicateurs économiques critiques :
- Évolution mensuelle de l’inflation
- Taux de chômage et création d’emplois
- Croissance du PIB
- Consommation des ménages
Pour les investisseurs, ce contexte suggère une période de transition importante dans les stratégies d’allocation d’actifs. La perspective d’une baisse des taux pourrait continuer à soutenir les marchés actions, tout en offrant des opportunités intéressantes sur le marché obligataire.
Conclusion
L’évolution de l’inflation américaine en novembre 2024 marque un tournant potentiel dans la politique monétaire des États-Unis. Alors que la Fed s’apprête à entamer un cycle d’assouplissement, les investisseurs devront rester attentifs aux signaux économiques et adapter leurs stratégies en conséquence. La capacité de la banque centrale à naviguer entre maîtrise de l’inflation et soutien à la croissance sera déterminante pour les marchés financiers en 2025.
