Le surendettement fait son retour en force en France. Selon les derniers chiffres publiés par la Banque de France ce mardi 14 janvier, le nombre de dossiers de surendettement a connu une hausse significative de 10,8% en 2024. Cette augmentation, qui s’inscrit dans un contexte économique déjà tendu, soulève de nombreuses inquiétudes quant à la santé financière des ménages français.
Un phénomène en progression mais encore sous contrôle
L’année 2024 s’est achevée avec 134 803 dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France. Bien que ce chiffre marque une augmentation notable par rapport à 2023, il reste toutefois inférieur aux niveaux observés en 2019, dernière année de référence avant la crise sanitaire. Cette nuance importante permet de relativiser la situation, tout en restant vigilant face à cette tendance haussière.
Le paysage du surendettement en 2024 se dessine à travers plusieurs indicateurs clés :
- Les inscriptions au Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) ont augmenté de 3,1%, touchant 908 636 personnes
- Le Fichier Central des Chèques (FCC) affiche une baisse encourageante de 10,9%, avec 695 184 inscrits
- Les désignations bancaires au titre du droit au compte ont diminué de 3,2%, totalisant 29 295 cas
Les causes d’une résurgence préoccupante
La hausse du surendettement en 2024 s’explique par une convergence de facteurs économiques défavorables. L’inflation persistante a considérablement impacté le pouvoir d’achat des ménages, tandis que la hausse des taux d’intérêt a alourdi le poids des crédits existants. À cela s’ajoute l’augmentation continue des charges courantes, notamment l’énergie et l’alimentation, qui grève lourdement les budgets familiaux.
L’accompagnement institutionnel face aux difficultés
La Banque de France joue un rôle central dans la lutte contre le surendettement. En 2024, près de 2 millions de particuliers ont sollicité ses services pour obtenir des informations ou un accompagnement en matière d’inclusion financière. Cette démarche volontaire témoigne d’une prise de conscience croissante des Français face aux risques financiers.
Le processus de prise en charge
Lorsqu’une personne dépose un dossier de surendettement, un parcours structuré se met en place. La commission de surendettement étudie la situation globale du débiteur et peut proposer différentes solutions :
- Un rééchelonnement des dettes
- Une réduction des taux d’intérêt
- Un effacement partiel des dettes
- Dans les cas les plus graves, un effacement total
Prévenir plutôt que guérir : les mesures essentielles
La prévention reste la meilleure arme contre le surendettement. Voici les points de vigilance essentiels à surveiller :
Le taux d’endettement ne doit pas dépasser 33% des revenus mensuels. Au-delà de ce seuil, le risque de basculement vers le surendettement augmente significativement. Il est crucial d’inclure dans ce calcul l’ensemble des crédits en cours, qu’ils soient immobiliers ou à la consommation.
La constitution d’une épargne de précaution, même modeste, permet d’amortir les imprévus financiers. Les experts recommandent de mettre de côté l’équivalent de trois à six mois de charges courantes.
Les solutions pour sortir du surendettement
Face aux difficultés financières, plusieurs options s’offrent aux particuliers :
La première démarche consiste à contacter sa banque pour renégocier ses crédits ou obtenir un rééchelonnement des dettes. Si cette approche s’avère insuffisante, le dépôt d’un dossier auprès de la commission de surendettement devient nécessaire.
La Banque de France propose également un service d’accompagnement personnalisé, accessible par différents canaux : guichet physique, téléphone, courrier ou site Internet. Cette proximité permet d’adapter les solutions à chaque situation particulière.
Conclusion
L’augmentation du surendettement en 2024 appelle à une vigilance accrue, tant de la part des institutions que des particuliers. Si les dispositifs d’aide existent et se montrent efficaces, la prévention et la gestion rigoureuse du budget restent les meilleurs remparts contre les difficultés financières. Dans un contexte économique incertain, il est crucial de ne pas hésiter à solliciter un accompagnement dès les premiers signes de difficulté.